Triennale 2017_____an outdoor exhibition on a highway leisure park | |||
|
Exhibition in the “Relais du Saint-Bernard” a highway leisure park in the swiss alps with 30 artworks placed within this paradoxal environment mixing consumption, leisure, automobiles and wild life. With Joëlle Allet, Mirko Baselgia, Monica Bonvicini, Valentin Carron, François Curlet, Andreas Dobler, Eggs & Bitschin, Laurent Faulon, Didier Faustino, Vidya Gastaldon, Séverin Guelpa, Fabrice Gygi, Lang/Baumann, Jérôme Leuba, Gianni Motti, Sandrine Pelletier, Céline Peruzzo, Anne-Chantal Pitteloud, Abraham Poincheval, Cédric Raccio, Anne-Julie Raccoursier, Delphine Reist, Pipilotti Rist, Marie Sacconi + ECAV, Valeria Schwarz, Roman Signer, Josette Taramarcaz, Alexia Turlin, Erwin Wurm, Matthias Wyss, Daniel Zamarbide (BUREAU) August 26 – October 22, 2017, Martigny, Switzerland Bilingual catalogue available at Benteli NEXT EXIT C’est avec beaucoup de plaisir que nous vous invitons à découvrir la 4e Triennale d’art contemporain du Valais. Située au Relais autoroutier du Saint-Bernard et ses alentours directs, proche de Martigny, l’exposition rassemble une trentaine d’œuvres d’artistes suisses et internationaux dans un environnement paradoxal mêlant nature, voitures, consommation et loisirs. Petite triennale logée dans les alpes suisses, elle se doit d’être à la mesure du contexte international et répondreà une situation locale. La scène artistique contemporaine connaît une expansion massive tant sur les marchés que dans les régions. On ne peut même plus vraiment dire que c’est tendance ou expérimental, tant sa diffusion est répandue, commune, et l’enjeu de compétitions économiques. Ce développement fulgurant s’accompagne d’une simplification du discours artistique au profit du monde du spectacle et des loisirs faisant de plus en plus de l’art un produit de divertissement et de consommation. Si l’intérêt pour les œuvres et les artistes augmente, la dimension prospective que l’art se doit d’avoir s’en trouve souvent réduite. Alors pourquoi encore faire de l’art ? Pourquoi en montrer et qu’en attend-on? Est-ce pour assouvir une soif d’idées nouvelles, quelque peu pervertie par le consumérisme et le développement économique ? L’art sert-il encore à changer le monde ou au moins à le voir différemment ? Face à de telles questions, nous avons décidé de situer la Triennale sur le relais autoroutier du Saint-Bernard. Ce lieu très particulier, qui peut paraître absurde du point de vue artistique, nous est apparu ô combien adapté au propos. Évoquant le mythe du célèbre chien salvateur avec son tonnelet au cou dédié au secours des personnes égarées en montagne, le Relais du Saint-Bernard est bien plus qu’une simple halte sur l’autoroute. Ce périmètre d’à peine 1 km2 concentre à lui seul bon nombre d’éléments les plus divers en matière de paysage, de loisirs et de consommation. On y trouve d’abord les éléments classiques d’un relais autoroutier : l’autoroute et ses bretelles, des routes secondaires, des panneaux et des barrières, une station-service, un parking poids lourds, des véhicules en tout genre et bien évidemment le Relais lui-même : magasins, restaurant, salle de conférence, espace d’exposition et office du tourisme. Plus surprenant, on y trouve aussi un parc d’attractions à la thématique de western et des éléments de nature tels que lacs, plages, montagnes, fleuve et une réserve naturelle. Mais cela ne s’arrête pas là. Comme nous sommes à un coude du Rhône et que le territoire se resserre, on y trouve aussi une carrière, une éolienne, des lignes à haute tension, des ponts et des tunnels, une rivière et un canal, une promenade aménagée, des chemins de terre et des cultures maraîchères et viticoles. Ce mélange des plus improbables fait du Relais du Saint-Bernard et de ses alentours un endroit tout indiqué pour aborder la question d’une société en transformation. D’emblée, l’endroit provoque des interrogations sur notre rapport au paysage, à l’action humaine et à la culture, à la gestion d’espaces communs, à la marchandisation ou encore à la manière d’imaginer une société de loisirs. L’exposition propose une sortie de route, comme symbolique d’une recherche d’alternatives, une option pour quitter les chemins balisés et passer de l’autre côté. Emblème d’une mobilité du XXe siècle, ce territoire au cadastre et à la réglementation complexes est néanmoins d’une porosité étonnante. Pour l’automobiliste engagé sur son parcours entre deux glissières de sécurité, la route nie le paysage traversé. Pourtant une fois descendu de son véhicule, et le mental encore happé par le bitume et la conduite, rien ne l’empêche de quitter l’autoroute à pied pour aller à la rencontre d’un paysage très proche. Que deviendra le paysage à l’ère de la voiture contrôlée par GPS ? Sera-t-il encore possible de quitter l’autoroute ? De même, sur le plan qui nous intéresse : pourra-t-on s’extraire de la scène artistique ? Restera-t-il de vrais artistes comme il y aurait de vrais indigènes et une nature intacte ? Comme pour le chien du Saint-Bernard, il n’y a pas de sauvetage sans accident, pas de courage sans danger, ni de plaisir sans audace. Un parti pris que les artistes et leurs œuvres comprennent bien, car il n’y a pas non plus d’art sans risque. Un parti a priori diamétralement opposé à la détente, aux loisirs et à la consommation. C’est dans ce contexte que les oeuvres apparaissent comme une alternative. Si les artistes savent regarder la société et témoigner de son évolution, le contexte de cette Triennale leur permet d’affirmer leurs positions et de les mettre en valeur. Parmi la trentaine d’œuvres exposées, certaines se trouvent dans le Relais même, d’autres dans les alentours directs et même un peu au-delà. Dans le Relais, on trouve des images et objets quelque peu désemparés : le corbillard séducteur et inquiétant de François Curlet, une video de Pipilotti Rist, qui appelle à l’aide, des voix de dialectes valaisans de l’ECAV, mais aussi, filmé par Anne-Julie Raccoursier, un cheval de course aux petits soins dans une salle de gym. Rien n’est tout à fait à sa place, ni au Relais, ni dans une hypothétique vraie vie. Et ce ne sont pas les allumettes et les sucres de Alexia Turlin ni le Générateur d’Ondes Vibratoires Positives Infinies de Vidya Gastaldon, distribués dans les magasins du Relais qui seront là pour nous rassurer. Et quand on croit les choses bien en ordre entre les dystopies de Matthias Wyss et de Andreas Dobler par rapport aux esthétiques taches de Anne-Chantal Pitteloud, le faux bois en céramique de Mirko Baselgia et les photos de blousons agrandis de Cedric Raccio nous ramènent à l’ordre de l’ambiguïté entre le détail et l’ensemble; chacun de ces artistes maniant à merveille la question du proche et du lointain. Mais ce ne sont pas les premières œuvres qui auront été vues, car avant de pénétrer dans le Relais, ou en en sortant, on aura sans doute aperçu le groupe de tentes de Jérôme Leuba, durement placées en bord de route et qui ne sont à l’évidence pas celles de campeurs. Sur le parking devant le Relais, se trouvent encore plusieurs pièces comme les affiches détournées de Marie Sacconi et de ses étudiants ou la voiture carbonisée et caramélisée de Laurent Faulon, qui se risquent à des commentaires cyniques et perturbateurs avec les moyens mêmes de la réalité et de son double désormais intiment lié, son image média. Un peu plus loin et disséminés autour des lacs du Relais, les œuvres de Didier Faustino, Roman Signer, Lang/Baumann, Gianni Motti ou Daniel Zamarbide renvoient à une expression architecturale de design urbain qui se dérobe à une fonction précise : la maison, l’estrade, l’angle, le poteau, un indicateur de direction, un toit. Tous ces objets donnent le sentiment d’une utilité et renvoient au désir qu’on y projette comme le grand texte en miroir du même nom de Monica Bonvicini. Désir qui invite à la dérobade et aux échappatoires, comme chez Valentin Carron ou Erwin Wurm, avec leurs bronzes solides aux sujets ironiques, ou au contraire aux solutions de repli et de survie comme chez Fabrice Gygi ou Séverin Guelpa. Valeria Schwarz nous propose, quant à elle, une échappée imaginaire avec sa pièce audio dans un véhicule face au lac, et ceci bien que les bottes de garde-pêche de Delphine Reist semblent surveiller toute déviation. L’exposition, tout en étant située principalement au Relais, invite étrangement à en sortir, à découvrir d’autres mondes possibles, à sauter par-dessus les barrières. Par leurs positions parfois ambiguës et surprenantes, mêlant attirance et rejet, plaisir et danger, beauté et incertitude, les œuvres des artistes sélectionnés sont fascinantes au premier regard, par leur matière, leur dynamique et la force de leur beauté. Attirantes, ce sont des oeuvres-pièges pour le visiteur qui les regarde de plus près, se penche sur leur sens, ce qu’elles évoquent ou ce à quoi elles renvoient, semant le doute sur leurs intentions et ce qu’elles sont vraiment. Sont-elles là pour faire décor dans l’environnement quelque peu vulgaire de la marchandise et des pompes à essence ? Sont-elles là pour distraire le visiteur et le touriste de passage, pour amuser le conducteur, le baigneur ou le véliplanchiste ? Rien n’est moins sûr. Elles interrogent et questionnent tout en respectant le cadre dans lequelle elles s’insèrent. Aucune animosité en vue, juste un peu de bon sens critique. Pour que ces questions soient conséquemment posées, il faut pouvoir s’adresser à un public large, en plus des amateurs avertis. Il faut que les œuvres puissent être vues par tous dans des lieux surprenants, en étant dans un champ ou sur les étangs, vues depuis la route et bien évidemment à proximité directe du Relais ou même à l’intérieur de celui-ci. Pour étonner, surprendre et frapper consciemment, mais sans crier gare. C’est pourquoi les œuvres sont placées avec soin face à leur contexte. De sorte à entrer en résonance avec leur environnement et s’y manifester vertement. Les visiteurs venus en voiture, à vélo ou à pied (le Relais est à 10 minutes de la ville de Martigny), par des chemins de terre ou par l’autoroute, verront que le site est considéré dans son entier comme un lieu de halte, de ballades, de réflexions et de sourires. Pour ceux et celles venus consommer de l’art, nous leur souhaitons de surprenantes appréciations. Nous espérons ainsi que cette Triennale sera l’occasion d’une belle et pertinente entrée dans le vif du sujet artistique contemporain pour certains, de découvertes, de discussions et de prises de positions pour toutes et tous. Simon Lamunière, juin 2017 DEUTSCH: Als kleine Triennale inmitten der Schweizer Alpen muss diese sich an einem internationalen Kontext messen lassen und zugleich auf die Situation vor Ort reagieren. Die zeitgenössische Kunstszene erfährt aktuell sowohl auf den Märkten als auch in den Regionen eine massive Expansion. Man kann nicht einmal mehr ernsthaft behaupten, sie sei trendig oder experimentell, so weitverbreitet, alltäglich und auch ökonomisch umkämpft ist sie. Diese rasante Entwicklung wird begleitet von einer Vereinfachung des künstlerischen Diskurses zugunsten der Welt des Spektakels und der Freizeit, die aus der Kunst immer stärker ein Unterhaltungs- und Konsumprodukt machen. Während einerseits das Interesse an den Künstlern und ihren Werken wächst, wird andererseits die zukunftsorientierte Dimension, die Kunst haben muss, oft eingeschränkt. Wozu also sollen wir noch Kunst machen? Wozu sollen wir sie zeigen, und was wird von ihr erwartet? Geht es darum, den Hunger nach neuen Ideen, den das Konsumdenken und die ökonomische Entwicklung in gewissem Masse pervertiert haben, zu stillen? Dient die Kunst noch dazu, die Welt zu verändern, oder wenigstens, sie anders wahrzunehmen? Angesichts solcher Fragen haben wir beschlossen, die TRIENNALE 2017 auf der A9-Autobahnraststätte Relais du Saint-Bernard stattfinden zu lassen. Dieser ganz besondere Ort, der von künstlerischer Warte aus absurd erscheinen mag, erwies sich für unser Vorhaben als ausgesprochen geeignet. Das Relais du Saint-Bernard erinnert an den Mythos des legendären Rettungshundes mit seinem Fässchen um den Hals, der sich im Gebirge auf die Suche nach Verirrten macht. Doch das Relais ist sehr viel mehr als nur ein Zwischenstopp auf der Autobahn. In einem Umkreis von kaum einem Quadratkilometer konzentriert sich eine Vielzahl verschiedenster Elemente aus den Bereichen Landschaft, Freizeit und Konsum. Zunächst einmal findet man hier die klassischen Komponenten der Autobahnraststätte. Da sind einmal die Autobahn und ihre Zubringer, die Nebenstrassen, Schilder und Absperrungen, dann eine Tankstelle, ein Lkw- Parkplatz, Fahrzeuge aller Art und natürlich das Relais selbst mit Geschäften, Restaurant, Konferenzzimmer, Ausstellungsraum und Touristeninformation. Überraschenderweise finden wir hier auch einen Western-Vergnügungspark und Naturelemente wie Seen, Strände und Berge, den Fluss und ein Naturschutzgebiet. Aber das ist nicht alles. Da wir uns an einer Schleife der Rhone befinden und sich das Gelände hier verengt, gibt es auch einen Steinbruch, ein Windrad, Hochspannungsleitungen, Brücken und Tunnel, ein Flüsschen und einen Kanal, eine Promenade, Feldwege, Obst und Weinbau. Diese ganz unglaubliche Mischung macht aus dem Relais du Saint- Bernard und seiner Umgebung einen Ort wie geschaffen dafür, den Wandel in der Gesellschaft zur Sprache zu bringen. Denn dieser Ort wirft sofort Fragen darüber auf, wie wir zu verschiedenen Dingen stehen: zur Landschaft, zum menschlichen Handeln, zur Kultur, zum Umgang mit dem öffentlichen Raum, zum Kommerz oder auch dazu, wie wir uns eine Freizeitgesellschaft vorstellen wollen. Die Ausstellung macht eine Autobahnausfahrt zum Symbol für die Suche nach Alternativen, für die Option, gesicherte Wege zu verlassen und aus der Kolonne auszuscheren. Als Sinnbild für die Mobilität im 20. und 21. Jahrhundert ist dieses Territorium trotz seiner komplexen Grundstücksverhältnisse und Reglementierungen von erstaunlicher Durchlässigkeit. Dem Autofahrer, der seinem Weg zwischen zwei Leitplanken folgt, verweigert die Strasse den Zugang zu der von ihm durchquerten Landschaft. Und doch, kaum ist der Reisende aus seinem Fahrzeug gestiegen, den Kopf noch voll von Asphalt und Kurven, hindert nichts ihn daran, die Autobahn zu verlassen und zu Fuss einer Landschaft zu begegnen, die nur einen Katzensprung entfernt liegt. Was wird im Zeitalter GPS-gesteuerter Autos aus der Landschaft? Wird es überhaupt noch möglich sein, die Autobahn zu verlassen? Und im Hinblick auf das, was uns hier interessiert: Wird man sich der Kunstszene entziehen können? Wird es noch echte Künstler geben, echte Einheimische und eine intakte Natur? Es ist wie beim Bernhardinerhund: keine Rettung ohne Unfall, kein Mut ohne Gefahr, keine Lust ohne Kühnheit. Diese Logik verstehen die Künstler und ihre Werke sehr wohl, denn eine Kunst ohne Risiko gibt es nicht; es ist eine Logik, die den Prinzipien von Entspannung, Freizeit und Konsum grundsätzlich und diametral entgegengesetzt ist. Vor diesem Hintergrund erweisen sich Kunstwerke als Alternativen. Künstlerinnen und Künstler vermögen es, die Gesellschaft genau in den Blick zu nehmen und von ihrer Entwicklung Zeugnis abzulegen, und der Kontext dieser TRIENNALE erlaubt es ihnen, ihren Positionen Gewicht zu verleihen und sie vor aller Welt zu präsentieren. Von den gut 30 ausgestellten Werken befinden sich einige im Hauptgebäude der Raststätte selbst, andere dagegen in der unmittelbaren oder weiteren Umgebung. Im Relais entdeckt man Bilder und Objekte, die eine gewisse Ratlosigkeit hinterlassen: der verführerische und beunruhigende Leichenwagen von François Curlet, eine um Hilfe rufende Figur im Video von Pipilotti Rist, Stimmen in Walliser Dialekten von Studierenden der ECAV, aber auch ein fürsorglich gepflegtes Rennpferd in einer Turnhalle, gefilmt von Anne-Julie Raccoursier. Nichts ist so ganz an seinem Platz, weder im Relais noch im vermeintlich echten Leben. Und weder den Zuckertütchen von Alexia Turlin, welche im Restaurant abgegeben werden, noch dem Générateur d’ondes vibratoires positives infinies (Generator für positiv vibrierende Endloswellen) von Vidya Gastaldon gelingt es, uns in Sicherheit zu wiegen. Und wenn man angesichts der Dystopien von Matthias Wyss und Andreas Dobler meinen könnte, die Dinge seien so schon in Ordnung, so führen uns die ästhetischen Tuscheflecken von Anne-Chantal Pitteloud, das unechte Holz aus Keramik von Mirko Baselgia und die vergrösserten Fotos von Fanjacken des Künstlers Cedric Raccio zurück zu einer Ordnung der Ambiguität zwischen Detail und Ganzem, denn jeder dieser Künstler beherrscht virtuos das Spiel mit dem Nahen und dem Fernen. Aber diese Werke sind nicht die ersten, die der Besucher zu Gesicht bekommt, denn noch bevor er die Autobahnraststätte betritt (und auch, wenn er sie dann wieder verlässt), wird er sicher die Ansammlung vieler Zelte von Jérôme Leuba bemerken, die so nah am Strassenrand aufgestellt sind, dass sie ganz offensichtlich nicht von Campern bewohnt werden. Auf dem Parkplatz vor dem Relais befinden sich weitere Kunstwerke – so die schrillen Plakate von Marie Sacconi und ihren Studierenden oder das verkohlte und karamellisierte Auto von Laurent Faulon –, die zynische und provozierende Kommentare riskieren, und dies mit den Mitteln der Realität und ihrem inzwischen eng mit ihr verbundenen Doppel: ihrem mediatisierten Abbild. Etwas weiter entfernt finden sich, um die Seen des Relais verstreut, die Werke von Didier Faustino, Roman Signer, Lang/Baumann, Gianni Motti und Daniel Zamarbide. Sie zeichnen sich durch einen architektonischen Ausdruck urbanen Designs aus, der sich nicht auf eine exakte Funktion festschreiben lässt: das Haus, das Podest, der Winkel, der Pfosten, ein Wegweiser, ein Dach. All diese Objekte erzeugen ein Gefühl der Nützlichkeit und verweisen auf das Verlangen, das man auf sie projiziert, so wie beim spiegelnden Text von Monica Bonvicini mit genau diesem Begriff, DESIRE. Einem Verlangen, das einlädt zum Ausbrechen und Entwischen – so bei den soliden Bronzestatuen von Valentin Carron oder Erwin Wurm mit ihren ironischen Motiven – oder im Gegenteil zu Lösungen des Rückzugs und Überlebens wie bei Fabrice Gygi oder Séverin Guelpa. Eine imaginäre Flucht präsentiert uns Valeria Schwarz mit ihrem Hörstück in einem Fahrzeug, das Blick auf den See hat, auch wenn die Fischer- oder Aufseherstiefel von Delphine Reist jedes Abweichen vom Weg zu überwachen scheinen. Obwohl die Ausstellung hauptsächlich auf der eigentlichen Autobahnraststätte stattfindet, lädt sie seltsamerweise dazu ein, diese zu verlassen, andere mögliche Welten zu entdecken und die Absperrungen zu überspringen. Durch ihre bisweilen mehrdeutigen und überraschenden Stellungnahmen, in denen sich Anziehungskraft und Ablehnung, Lust und Gefahr, Schönheit und Ungewissheit vermischen, faszinieren die Werke der ausgewählten Künstlerinnen und Künstler schon auf den ersten Blick durch ihr Material, ihre Dynamik und die Kraft ihrer Schönheit. Diese so anziehenden, ja verführerischen Werke umgarnen den Betrachter, der sich in sie vertieft und sich dabei fragt, welchen Sinn sie haben mögen, was sie wachrufen, auf was sie weiterverweisen, während die Werke zugleich Zweifel säen an ihren Intentionen und ihrem wahren Sein. Sollen die Kunstwerke in dieser doch recht gewöhnlichen Umgebung zwischen Warenauslage und Zapfsäulen nur als Deko dienen? Sollen sie den Besucher und den vorüberfahrenden 18 Touristen unterhalten, den Autofahrer, den Badenden oder den Windsurfer amüsieren? Nichts ist ungewisser. Vielmehr ergründen und hinterfragen sie alles und respektieren dabei doch den Rahmen, in den sie sich einfügen. Also keine Feindseligkeit am Horizont, nur ein bisschen kritischer Menschenverstand. Damit dieses Nachfragen und Nachforschen auch tatsächlich stattfindet, ist es nötig, zusätzlich zum Zirkel der eingeweihten Kunstliebhaber auch ein grösseres Publikum anzusprechen. Die Kunstwerke müssen von allen gesehen werden können, und zwar an überraschenden Orten, sei es auf einem Acker oder einem Teich, von der Strasse aus oder natürlich im oder um das Relais. Das Ziel bleibt dabei, bewusst zu erstaunen und zu verblüffen, aus heiterem Himmel. Aus diesem Grund wurden die Werke auch mit grosser Sorgfalt ihrem Kontext gegenübergestellt, sodass sie gemeinsam mit ihrem Umfeld zum Klingen gebracht werden und sich darin laut und deutlich vernehmen lassen. Die Besucherinnen und Besucher, die per Auto oder Fahrrad oder auch zu Fuss über Feldwege oder die Autobahn gekommen sind (das Relais ist mit dem Rad zehn Minuten von Martigny entfernt), werden feststellen, dass das Relais in seiner Gesamtheit betrachtet wird als ein Ort zum Innehalten, Spazierengehen, Nachdenken und Schmunzeln. All jenen, die hierher kommen, um Kunst zu konsumieren, wünschen wir überraschend neue Erfahrungen. All Photos Annik Wetter, Geneva |
||
|